ITW Valériane Ayayi : « Edwige est la fille que j’admire le plus »
29 juin 2013Ladyhoop : Une sélection en équipe de France A à 19 ans, c’est plutôt rare. Comment tu as réagi quand tu as su que tu étais prise ?
Valériane Ayayi : En fait, Isabelle Yacoubou savait que j’étais stressée et j’étais à côté d’elle au moment de l’annonce. Sur le coup, je lui ai donné un coup de genou quand j’ai entendu mon nom. Elle était contente mais il fallait aussi respecter le filles qui n’étaient pas prises. Mais après, j’ai été voir les filles dont je suis le plus proche. C’est une grande joie pour moi et un honneur de faire partie de cette si belle génération qui a brillé aux Jeux Olympiques.
Ladyhoop : Ça a été une surprise pour toi ?
V.A. : Y’a des moments où je me disais que ça pouvait passer et d’autres où je me disais que ce n’était pas possible. C’était un peu confus, je ne savais pas. Ça a été un grand soulagement quand j’ai entendu mon nom. Je n’avais pas vraiment capté mais en fait si si, il avait bien dit mon nom.
Ladyhoop : Tu as l’habitude des compétitions internationales puisque tu as fait toutes les compét jeunes. Qu’est ce qui change par rapport aux équipes de France jeunes ?
V.A. : La maturité. Les filles sont des professionnelles qui savent ce qu’elles ont à faire sur le terrain. Quand tu fais une erreur, il n’y a pas tout le monde qui te tombe dessus parce qu’on sait qu’on a fait une erreur. Dans l’ambiance d’un groupe, ça joue beaucoup. Les filles ont une expérience immense. Et puis ça change parce que je n’ai pas le même rôle dans les deux équipes. En jeunes, je fais partie des leaders alors que là, je suis là pour découvrir, prendre de l’expérience et partager.
Ladyhoop : Comme tout le monde j’imagine que c’est une fierté pour toi de porter le maillot de l’équipe de France. C’est le même sentiment en jeunes et en équipe A ?
V.A. : En A, c’est encore plus fort. En jeunes, tu sais que tu vas être prise parce qu’on te dit que tu es leader de la génération et ça tourne assez vite finalement. Là, tu es entourée de filles qui sont installées depuis longtemps, Edwige Lawson, Céline Dumerc… Ce sont des grands noms du basket européen. C’est encore plus fort ouais.
Ladyhoop : Tu as 19 ans, j’imagine que certaines des joueuses de l’équipe ont du être des modèles pour toi. Se retrouver aux côtés de joueuses comme Edwige, qui a été championne en 2001, ça ne te fait pas bizarre ?
V.A. : Je lui ai dit à Edwige. C’est la fille que j’admire le plus et elle a été la première à venir vers moi. Pour moi, c’est impressionnant. Mais en même temps, je me suis dit que c’était des filles normales et que je faisais maintenant partie du groupe. Ça fait bizarre. D’un coup, tu te retrouves aux côtés de Céline Dumerc qui a été désignée joueuse européenne de l’année, tu partages des moments avec elle. C’est impressionnant quand même.
Ladyhoop : Quel est le discours des plus anciennes envers vous justement ? Elles sont dans le conseil ?
V.A. : Elles me disent qu’il faut que je prenne du plaisir et que je sois rigoureuse sur ce que le coach demande. On est là pour prendre de l’expérience. C’est une première pour nous. L’équipe ne repose pas sur nous donc ça nous permet de jouer plus libérer et de ne pas nous prendre la tête.
Ladyhoop : Ce statut de rookie, tu le ressens au quotidien durant le tournoi ?
V.A. : Pas du tout. Je m’attendais à avoir ce statut de rookie. Mais à part quelques surnoms genre « rookie » « bébé », elles ne me le font pas du tout ressentir.
Ladyhoop : Que penses-tu du niveau ? Tu t’attendais à ça ?
V.A. : Pas surprise parce qu’on a eu des matches amicaux et que j’ai pu voir. Mais les filles savent tout faire à ce niveau. En jeunes, on te dit que tu peux reculer et laisser shooter ou au contraire qu’il fait mettre la pression. Mais là tu ne peux pas faire ce genre de choix parce que les filles savent tout faire. Donc c’est un peu plus compliqué en défense. Et il y a beaucoup plus de rigueur dans la défense collective, surtout en équipe de France puisque c’est le point fort.
Ladyhoop : Ressens-tu ton manque d’expérience par rapport aux autres dans les systèmes de jeu ?
V.A. : Sur le plan tactique, il y a certaines choses que je vois moins. Mais les filles viennent tout de suite vers moi pour corriger et ça aide vraiment. Tu n’as pas le temps de cogiter pour te demander ce que tu aurais du faire.
Ladyhoop : Vous jouez l’Euro en France, devant votre public. C’est quelque chose de très fort. Tu le vis comment ?
V.A. : C’est énorme. J’ai l’habitude de jouer dans des salles pleines avec Basket Landes mais là, tu as quand même 5000 personnes qui sont là pour te pousser. Ça donne vraiment de l’énergie. Tu as envie de te donner à fond sur le terrain chaque seconde.
Ladyhoop : Sur le terrain, vous l’entendez le public ?
V.A. : Tu es un peu coupée mais tu sens quand même la présence du public surtout dans les moments chauds. Ce n’est pas pas du tout négligeable.
Ladyhoop : Aussitôt cet Euro terminé, tu retrouves l’équipe U19. Prête ?
V.A. : Ça ne va pas être pareil parce qu’on va avoir un autre objectif. Et puis ça n’a rien à voir parce que là on est traitée comme des princesses. Après il y a aussi l’influence Jeux Olympiques. Et arriver à ce moment-là pour ma première année en sélection A, je réalise la chance que j’ai. Mais en jeunes, je vais retrouver des filles que je connais donc je suis très contente aussi.
Ladyhoop : Tu as hâte ?
V.A. : Pour l’instant, je ne peux pas avoir hâte parce que je vais quand même jouer la finale de l’Euro. Mais je pense que j’ai besoin de retrouver des filles de mon âge et aussi de retrouver du temps de jeu. Et puis, c’est le groupe avec lequel j’ai été championne d’Europe l’année dernière et on veut faire un résultat cet été encore.
Ladyhoop : Quel a été le match le plus difficile ?
V.A. : La Suède. C’était le premier match où on se retrouvait derrière à la mi-temps et aussi le premier match couperet. Il y avait plus de pression. Tu te rends compte que tu peux ne pas passer. Mais oui la Suède, ça a été dur. On ne les connaissait pas vraiment. On connaissait leur style de jeu et on savait qu’elles étaient adroites mais pas autant que ça. Là, elles ont été adroites sur tout le match. A la mi-temps on s’est dit qu’elles n’allaient pas tout rentrer. Et bah si ! Et puis jusqu’au bout. Mais c’est passé donc c’est cool. Mais c’était vraiment le match le plus dur.
Ladyhoop : Donc demain, tu joues la finale de l’Eurobasket 2013 à Orchies ?
V.A. : (Rires) Je ne réalise pas encore. Je pense que je réaliserai vraiment quand je serai le terrain pour l’échauffement. C’est une finale d’Euro, contre l’Espagne en plus. Ça va être énorme et j’ai hâte. Je suis comme une gamine dans la cour de récré. Je vais en prendre plein les yeux. Je vis mes derniers moments et je veux en profiter tout en rester concentrer sur le match bien sûr.
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