D1F : c’est la reprise !
30 août 2014Ce week-end, c’est la reprise de la Division 1 féminine. Et comme c’est devenu une tradition, la saison a été présentée ce jeudi à la FFF en présence de représentant de chaque club ainsi que du sélectionneur des Bleues et des diffuseurs.
Il y a avait plein d’infos à glaner ce jeudi à la FFF. Déjà, Brigitte Henriques, secrétaire générale de la FFF et en charge du plan de féminisation, avait réussi à réunir pour la première fois des représentants de toutes les équipes de D1 et D2 avant la conférence de presse pour une traditionnelle réunion générale de rentrée, appelons ça comme ça.
A tout d’abord été évoquée la belle croissance des licenciées (73.000 actuellement) qui devrait encore s’intensifier en septembre avec la rentrée et le « rapatriement » des jeunes filles encore indécises, la FFF vise la barre des 100 000. Ambitieux. Une croissance forcément due aux résultats DES équipes de France féminines qui ne cessent de briller avec notamment une 3e place pour les U20 lors de la Coupe du Monde il y a seulement quelques jours. Ensuite, un représentant de chaque club de D1 est venu dire quelques mots sur la saison à venir. Trois interventions nous ont particulièrement marquées.
Paris en « faux modeste » ?
Celle de l’OL, représenté par Marino Faccioli, et qui se positionne toujours comme un des favoris à sa propre succession, voir à nouveau au doublé Coupe-Championnat. Et qui après deux campagnes européennes ratées souhaite également retrouver les sommets Européens. Logique et habituel mais toujours intéressant.
Celle de Farid Benstiti, l’entraîneur du PSG. Son club a massivement investi cet été en recrutant des très grandes joueuses internationales, on a même parlé de la Brésilienne Marta à un moment donné. Du coup, la logique veut que l’entraîneur parisien remporte au moins un titre cette saison. « Logique après 3 ans à la tête de cette équipe et vu l’investissement du club », dira-t-il micro en main. La pression est donc sur ses épaules cette saison car il a les clés d’une belle formule 1 en main. Mais surtout, c’est le discours qui a suivi qui a été marquant puisque l’entraîneur ayant été bref sur les objectifs de son club, il a axé sa prise de parole sur le respect des autres clubs, souhaité une bonne saison à tous et souhaité que toutes les relations soient bonne entre tout le monde. Un discours « Peace and Love » un peu surprise. Opération séduction ? Possible.
Enfin, celle du dirigeant Guingampais qui a clairement affiché les ambitions bretonnes. Si le club cher au Prédisent de la FFF Noel Le Graët a réussi un beau coup en terminant 5e la saison passée, il souhaite bien évidemment capitaliser sur cette belle perf pour venir titiller un peu plus le Big 4 (OL, PSG, Montpellier, Juvisy) qui se disputera encore une fois surement les 2 première places qualificatives pour la Ligue des Champions.
Le Championnat attire, au détriment de l’EDF ?
Si les sélections jeunes fonctionnent de mieux en mieux, le Championnat de France attire également de plus en plus de joueuses étrangères. Comme le soulignait Brigitte Henriques, « lors d’une réunion avec nos homologues européens, ils ont été surpris de l’avance que la France a en terme de croissance du foot féminin, pas qu’en terme de licenciées mais dans tous les domaines. Nous avons deux diffuseurs TV alors que certain n’en ont même pas un régulier ! »
Du coup, même les promus comme Albi arrivent à signer des contrats fédéraux pour une ou plusieurs joueuses étrangères. Et si on constate une nette élévation du niveau générale de la D1, « ce qui ne pose pas de problèmes car on se battait déjà à fond à tous les matchs, » selon Gaétane Thiney, cela pose un problème à Philippe Bergerôo, le sélectionneur des Bleues qui regrettent « certains investissements sur des joueuses qui viennent de l’étranger ce qui pourrait poser problème à plus long terme. » Sans le nommer, le Basque évoque le recrutement du PSG, club dont il a pourtant entraîné l’équipe première masculine dans les années 2000, et qui a recruté uniquement « hors-frontières » avec les signatures de Sara Caroline Seger (Tyresö FF, Suède), Fatmire Alushi-Bajramaj (FFC Frankfurt, All), Ann-Kathrin Berger (FFC Turbine Potsdam, All) et Josephine Henning (VfL Wolfsburg, All). Dans cet effectif où les stars du football féminin européen commencent à affluer, le sélectionneur risque en effet de voir certaines de ses internationales réduire sérieusement leur temps de jeu.
Saison passionnante en perspective
Cette saison s’annonce donc passionnante avec un duel OL-PSG plus que jamais équilibré, un duo Montpellier-Juvisy prêt à leur mettre des bâtons dans les roues et se trouver à l’affût du moindre faux pas. Une équipe de Guingamp plus que jamais motivée et talonnée par Soyaux qui reste un bastion historique. Avec également une lutte pour le maintien de plus en plus serrée chaque année. Une saison qui verra aussi en ligne de mire la Coupe du Monde 2015 au Canada, qui ne concernera donc pas que les joueuses françaises puisque désormais, les internationales sont légions dans les clubs de D1F.