D1F – Une nouvelle saison palpitante
3 septembre 2017Ce dimanche, la Division 1 féminine reprend. Si Lyon vise un douzième sacre, le PSG compte bien décrocher un premier titre. Mais ce ne seront pas les seules équipes à suivre cette saison.
Lyon qui souhaite encore tout rafler, le PSG qui doit se rattraper, Montpellier et Marseille qui doivent confirmer, Juvisy qui devient le Paris FC… La nouvelle saison de Division 1 Féminine s’annonce excitante en haut de tableau car les lignes ont bougé. Mais dans le ventre mou ou en bas de tableau, difficile de dire qui tirera son épingle du jeu. La saison qui débute ce dimanche 3 septembre s’annonce donc des plus palpitantes.
Lyon, inarrêtable ?
Saison précédente : 1er.
Entraîneur : Reynald Pedros.
Comme à son habitude, Lyon a réussi un beau mercato avec notamment les arrivées de l’Anglaise Lucy Bronze et de la Néerlandaise Shanice van de Sanden, Championne d’Europe cet été. Et si Alex Morgan ne devrait pas revenir, l’ogre européen pourrait bien frapper encore au mercato hivernal, voire même avant. En fin de contrat en octobre avec Portland, le retour d’Amandine Henry est quasiment acté, malgré le fort intérêt que porte le PSG pour la Nordiste. D’ailleurs, lors de la conférence de rentrée, le président Jean-Michel Aulas n’a pas caché son envie de « faire revenir des Bleues d’ici la coupe du monde 2019. » Pour ce début de saison, les Lyonnaises devront faire sans leur défenseur Jessica Houara d’Hommeaux, victime d’une rupture du ligament croisé. Delphine Cascarino et Amel Majri, elles, sont de retour dans le groupe. En route pour un douzième titre de championnes de France, et un nouveau triplé (Coupe de France, Championnat et Ligue des Champions), les Lyonnaises ne seront pas faciles à battre. « D’année en année l’écart se resserre. Physiquement on ne peut pas être au top à chaque match, et forcément avec la compétitivité grandissante, ça se ressent d’avantage. Mais on veut encore tout gagner, » explique la capitaine Wendie Renard. L’arrivée de Reynald Pedros à la tête de l’équipe surprend autant qu’elle suscite la curiosité. « Nous voulions retrouver un jeu à la Nantaise, » a expliqué le Président lyonnais pour justifier l’arrivée d’un novice sur le banc des Fenottes.
Montpellier, un peu plus près des étoiles
Saison précédente : 2e.
Entraîneur : Jean-Louis Saez.
Grâce à une belle saison 2016/2017, Montpellier s’est offert le second ticket qualificatif pour la Ligue des Champions. Une compétition que les joueuses se languissent de (re)découvrir. « On est très contente que Montpellier retrouve l’Europe. On a hâte de connaître le tirage, » a expliqué Linda Sembrandt, défenseur suédoise et capitaine du MHSC. L’équipe compte de plus en plus d’internationales et a recruté cet été Méline Gérard, gardienne tricolore à la recherche de temps de jeu. Convoquée régulièrement avec l’Equipe de France, elle restait néanmoins la n°2 à Lyon derrière Sarah Bouhaddi. Les Montpelliéraines pourront également compter sur le retour de la buteuse suédoise, Sofia Jakobsson, blessée lors de la seconde partie de saison.
Le PSG, à la conquête du Graal
Saison précédente : 3e.
Entraîneur : Patrice Lair.
Privées de Ligue des Champions pour la première fois depuis cinq ans et alors qu’elles étaient finalistes l’an dernier (défaite aux tirs au but face à Lyon), les Parisiennes joueront leur saison sur le championnat et la Coupe de France. Malgré le départ de la Brésilienne Cristiane et l’arrêt de Sabrina Delannoy le PSG compte de belles arrivées telles que l’Espagnole Jenifer Hermoso et la Française Kadidiatou Diani ainsi que le retour d’Erika. « On va tout faire pour retrouver l’Europe, car ça va nous manquer. On espère que les finales perdues aux tirs aux buts apportent une expérience supplémentaire. On se doit d’être compétitif sur le plan national et tenter d’apporter au PSG un titre », ambitionne Sophie Perrichon, coordinatrice de la section féminine. Pour le PSG, c’est à la fois une année de transition mais une année qui doit rester ambitieuse. Car on n’a jamais vu Patrice Lair rester longtemps sans gagner de titre.
Marseille, l’année de la confirmation
Saison précédente : 4e.
Entraîneur : Christophe Parra.
Au pied du podium pour sa première année en D1 Féminine, on peut dire que l’OM a réussi ses débuts dans l’élite. Mais cette année sera sans doute plus compliquée pour les Marseillaises. Elles sont désormais attendues, et il faut confirmer. « Quatrième pour un promu c’était inattendu. Au fil de la saison on s’est pris au jeu et ça nous a permis de faire une grosse saison, » analyse la capitaine marseillaise Caroline Pizzala. Côté mercato, Sandrine « Brétigoal » Brétigny a raccroché les crampons pour faire partie du staff. L’autre Olympique, Lyon, s’est attaché les services de la gardienne de l’OM Pauline Peyraud-Magnin. Formée à Lyon, elle retourne donc au bercail. Mais Marseille a recruté intelligemment : la gardienne Canadienne Geneviève Richard, l’internationale mexicaine Cristina Ferral ou encore la Parisienne Hawa Cissoko sont arrivées. Une chose est sûre, l’équipe féminine n’a pas fini sa progression : « Le Président m’a demandé de professionnaliser la section féminine. Donc on a beaucoup de travail, de projets structurels et d’envie, » a évoqué le coordinateur du club.
Paris FC, à la recherche d’un second souffle
Saison précédente : 5e.
Entraîneur : Pascal Gouzenes.
Longtemps dans le haut de tableau, le Paris FC (ex-Juvisy FCF 91) est même l’une des dernières équipes à avoir fait trembler l’ogre Lyonnais. En effet, en 2012 elles avaient disputé le titre jusqu’à la dernière journée du championnat (défaite 3-0 le 2 juin 2012). Cependant, elles sortent d’une année difficile où finir 5e était presque inespéré. Avec de bonnes jeunes, l’arrivée en prêt d’Anissa Lahmari, le retour du coach Pascal Gouzenes et une nouvelle structure grâce à la fusion avec le Paris FC, la section féminine à toutes les cartes en main pour faire une belle saison. « C’est assez spécial de changer les couleurs sans changer de club », reconnaît Gaëtane Thiney, emblématique capitaine des Juvisiennes. Avantage des néo-parisiennes, peu de mouvements à l’intersaison et donc une belle stabilité qui pourrait porter ses fruits. « On est ravi de fusionner avec un club qui a une belle histoire. Ça nous apporte un plus au niveau du foot, mais aussi en vue de la Coupe du Monde 2019 », complète Pierre Ferracci, Président du Paris FC.
Guingamp, toujours en avant
Saison précédente : 6e.
Entraîneur : Sarah M’barek.
Toujours placé mais jamais gagnant, et si l’En Avant Guingamp était la surprise de cette saison ? L’équipe bretonne, qui débute sa dix-septième saison consécutive dans l’élite fait preuve depuis 2013 d’une belle régularité. La politique du club est de faire confiance aux jeunes, comme le rappelle Léonie Le Moing, « le club compte beaucoup sur les jeunes. C’est donc une satisfaction supplémentaire chaque année de finir aussi haut. » N’oublions pas que des joueuses telles que Camille Abily, Eugénie Le Sommer ou plus récemment Griedge M’bock Bathy, ont éclos là-bas. Comme le rappelle Marlène Bouedec, la responsable de la section féminine de l’EAG, « la politique du club c’est la jeunesse et la formation. Cette saison, 7 jeunes du centre de formation ont intégré le groupe de D1F. » Les Guingampaises pourront aussi compter sur le renfort de Solène Durand qui a gardé la cage Montpelliéraine la saison passée avec une 2e place à la clé.
Soyaux, Rodez et Albi, petits mais costauds
Saison précédente : respectivement 7e, 8e et 9e.
Entraîneurs : Sébastien Joseph (Soyaux), Grégory Mleko (Rodez), Patrice Garrigues et Théodore Genoux (Albi).
Soyaux est désormais le dernier club de l’élite exclusivement féminin de l’élite. « La qualité, l’envie et la performance, on a tout ça. Il nous manque seulement plus d’argent pour structurer le club », admet Siga Tandia. La capitaine charentaise pointe évidement le manque d’infrastructures de son club qui parvient tout de même à se maintenir au niveau saison après saison.
A Rodez, on continue de la jouer modeste. Notamment après avoir été lâché par leur nouvel entraîneur juste avant la reprise. Du coup, le mercato a été tardif car d’autres rebondissement ont eu lieu : des joueuses sont parties ou ne sont pas venues et il a fallu reconstruire dans l’urgence. L’attaquante et capitaine Flavie Lemaitre reste donc mesurée mais ambitieuse : « Nous avons terminé une fois 5es mais là nous sommes revenues 7es, ce qui correspond à notre place et à nos envies. »
A Albi, on entre dans une période de transition. Avec 10 arrivées, il faut la mayonnaise prenne et ça va prendre du temps. Le Président du club Bernard Espie mise sur la régionalité de son club : « On est fier d’entamer notre 4e saison consécutive dans l’élite. On représente, la ville mais aussi la Région, et on espère faire aussi bien. »
Bordeaux, se faire une place
Saison précédente : 10e.
Entraîneur : Jérôme Dauba.
Promues la saison dernière et maintenues de justesse, avec un point d’avance sur Saint-Etienne, les Bordelaises visent toujours le maintien avec l’espoir plus lointain de se faire petit à petit sa place au sein de la D1 Féminine. Le club met désormais les filles plus en avant et elles bénéficient des installations du Haillant, comme les pros masculins. « On voulait se maintenir, le travail a payé en fin de saison. Cette année on doit confirmer en se maintenant de nouveau en première division », explique Sophie Istillart, la capitaine Bordelaise.
Lille et Fleury 91, dans le grand bain
Promues de 2e division.
Entraîneurs : Jérémie Descamps (Lille), Nicolas Carric (Fleury 91).
Le LOSC a dû batailler en fin de saison dernière pour s’offrir une accession historique dans l’élite. Pour rappel, suite à un problème administratif concernant la licence d’une joueuse de D2, les Nordistes ont dû rejouer en fin de championnat une rencontre face aux Vendéennes de La Roche-sur-Yon. Un match à enjeu crucial, remporté 3-1 par Lille. « La D1 c’est un rêve pour toute joueuse ambitieuse, même étrangère. On va se donner à fond, ne pas calculer et bousculer le plus de monde possible. Nous n’avons rien à perdre », prévient la capitaine Maud Coutereels, la Belge de l’équipe lilloise.
Les filles de Val d’Orge, devenu Fleury 91 suite à la fusion avec le club masculin, ont également hâte de se frotter aux meilleures. « Il va falloir mettre au parfum celles qui ne connaissent pas la D1, » explique Julie Rabanne, capitaine et passée par Juvisy. « L’intensité sera différente de ce qu’on a connu en D2. » Le maintien sera difficile pour les joueuses de l’Essonne mais cette saison, tout semble possible.
Le programme de la première journée de D1 :
Dimanche 3 septembre
15h :
PSG – AS Soyaux Charente
FC Fleury 91 – Paris FC
O. de Marseille – EA Guingamp
ASPTT Albi – Montpellier HSC
Lille OSC – Girondins de Bordeaux
16h :
O. Lyonnais-Rodez Aveyron Football
Par Morgane Huguen et Florian Polteau