Le PSG sort l’artillerie lourde pour la nouvelle saison
7 septembre 2012Le Paris Saint-Germain a décidé de mettre les moyens cet été pour améliorer les infrastructures et renforcer son équipe féminine avec l’arrivée de joueuses internationales confirmées. Les dirigeants du club se donnent un peu de temps pour mettre fin à la main mise de l’Olympique Lyonnais en championnat. Ils visent surtout une qualification pour la Ligue des champions.
A l’attaque de la saison 2012-2013, Philippe Boindrieux a joué la carte de l’humour lors de la présentation de l’équipe féminine du PSG dans l’auditorium du Parc des Princes jeudi. « Il y a de nombreux journalistes aujourd’hui (une vingtaine) alors qu’il y a deux ans, il n’y en aurait eu que trois au maximum », a affirmé le directeur général adjoint du PSG accompagné sur l’estrade par le directeur général délégué, Jean-Claude Blanc, le nouvel entraîneur, Farid Benstiti et six de ses joueuses (Boulleau, Bresonik, Cruz, Delannoy, Horan et Krahn). Il faut dire qu’à l’image de leurs homologues masculins, les Parisiennes ont changé de dimension cet été avec un budget revu largement à la hausse avec 4,5 millions d’euros et l’arrivée de quatre joueuses étrangères aux CV prometteurs. « Le PSG est dans le football féminin depuis 20 ans et il y a trois ans, on a donné plus de moyens et plus de visibilité à notre équipe. L’association, présidée par Simon Tahar, a bien œuvré comme l’ancien entraîneur et staff qui ont fait un excellent travail. On a eu des résultats que l’on n’attendait pas forcément comme notre victoire en Coupe de France en 2010 ou notre participation en Ligue des champions la saison dernière », souligne Philippe Boindrieux qui s’est empressé de faire le point sur les nouveautés du club à l’aube d’une saison 2012-2013 qui débutera par un déplacement à Guingamp dimanche (à 16 heures sur France 4).
9 matches sur 11 de championnat à Charléty
Un nouveau staff a pris les commandes avec à sa tête l’ancien entraîneur de l’OL, Farid Benstiti, sacré champion de Russie en 2012 avec le club de Rossiyanka. Il aura à sa disposition une équipe dédiée à 100% sur le football avec 21 contrats à la clé. Les Parisiennes s’entraîneront désormais sur un site qui leur est exclusivement réservé à Bougival avec l’arrivée d’une équipe médicale. Enfin dernier dossier à régler, la question du stade, elles qui jouaient au stade Georges Lefèvre à Saint-Germain-en-Laye la plupart du temps. « On a cherché un lieu de vie pour ancrer l’équipe dans un stade. Ce n’est pas facile d’en trouver un en région parisienne mais avec l’aide de la Mairie de Paris, on jouera 9 de nos 11 matches de Championnat à Charléty. On verra pour ceux de la Coupe de France », a annoncé Boindrieux avec le sourire. En revanche, pas de piges au Parc des Princes comme ce fut le cas en 2009 avec un match de championnat face à Juvisy disputé dans l’antre du PSG : « Le Parc à 90% vide, ça n’a pas de sens. » Pour attirer public et médias, l’entraîneur Farid Benstiti a opté pour un recrutement international même s’il regrette un peu de n’être arrivé qu’au mois de juin, à un moment où la plupart des joueuses étaient fixés sur leur avenir. Il n’a pas réussi à convaincre l’internationale tricolore Louisa Necib de quitter l’Olympique Lyonnais pour le rejoindre dans la capitale. Un chemin emprunté par l’une de ses anciennes protégées dans le Rhône, la Costaricienne Shirley Cruz, qui sera la pierre angulaire du milieu de terrain parisien. Elle sera accompagnée par les internationales allemandes, Linda Bresonik, 78 sélections avec la Mannschaft et la défenseur Annike Krahn (81 capes). La jeune espoir américaine Lindsay Horan, 18 ans, annoncée comme une future pépite du football mondial, complète ce casting estival. « On a pris ça comme une plus-value car ce sont des filles qui ont énormément de talent mais elles ne jouent pas les stars. Elles se sont greffées à l’environnement du PSG », se félicite la capitaine Sabrina Delannoy, sept ans de présence au club.
Horan, la Zlatan au féminin ?
« Avec la qualité de l’effectif qu’on a, l’objectif est de franchir un cap. On a la capacité d’accélérer le développement de l’équipe féminine. Ce n’est pas une mode pour nous due aux résultats des Bleues. On a donné les moyens à cette équipe d’avoir un rôle important en D1 cette saison avant de trouver un territoire plus européen dans l’avenir », a assuré Jean-Claude Blanc. Son entraîneur réclame un peu de temps aux supporters avant de voir leurs protégées bousculer la hiérarchie en D1 avec l’omnipotence de l’Olympique Lyonnais, quelque peu ébranlée la saison dernière par Juvisy qui a craqué lors de la dernière journée. « On veut construire une bonne équipe. Lyon a un petit peu d’avance aujourd’hui comme Juvisy et Montpellier même si on cherchera à décrocher la première place comme tout compétiteur », glisse avec malice Farid Benstiti. Il ne dispose pas d’une Alex Morgan, la buteuse des championnes olympiques américaines, d’une Marie-Laure Délie ou d’une Lotta Schelin mais avec Lindsay Horan, il a une « Zlatan au féminin » selon Sabrina Delannoy : « Elle est aussi costaude au niveau des épaules (rires). »