On était à Bergen – HAC Handball en Norvège
3 février 2013Dans une salle qui peut contenir 5000 places et qui comptait à peine 200 spectateurs, nous avons assisté à la rencontre de Coupe d’Europe du Havre en Norvège, récit.
Ce dimanche à Bergen (Norvège), le HAC Handball est allé s’incliner contre Tertnes 33 à 23. Alors que j’étais dans le coin, je n’ai pas raté l’occasion d’aller voir un peu ce qu’il se passait à la Haukelandshallen.
Donc, la bonne idée norvégienne déjà, c’est de regrouper les équipements sportifs, la machin-hallen est situé juste à côté du Brann Stadion, le stade de l’équipe de foot de Bergen. Donc y a un arrêt de tram à 10 minutes de marche. Sauf que, à Bergen, en ce moment, le temps est pourri. Du coup, faut marcher dans un mélange de neige fondue et d’eau qui même en chaussures de montagne vous mouille un peu les pieds et le pantalon. Arrivé à la salle, je me présente au guichet et annonce « French Media. » « Media ? Ok allez à l’intérieur. » Ah bon ? Pas de demande, de liste, de carte ? Bon ben j’entre. Deuxième filtrage, deux gars se tiennent là avec une feuille de papier et un stylo, je ressors mon « French Media », un des deux types me dit « OK des collègues à vous sont déjà là, vous pouvez les rejoindre là-bas, » tandis que l’autre ajoute un bâton dans la ligne « Press » de sa feuille aux deux tiers vide.
Après avoir rencontré Marit, la responsable presse du Tertnes Bergen Handball, je discute avec Anthony, le responsable Communication Marketing du HAC, puis l’entraîneur Aurélien Duraffourg. Le speaker de la salle vient nous voir pour connaître la prononciation du nom du club histoire de na pas faire d’erreur, il demande aussi le surnom, les initiales… Au final, il ne retiendra que « Lé Avre ». Je m’assois dans la tribune presse où je jouxte Anthony, qui effectue un direct sur le site du club normand, puis Pascal, le seul reporter réellement envoyé par sa rédaction, issu de Presse Normande (Paris-Normadie, Le Havre Presse le Progrès et Havre Libre). Celui-ci voyant mon appareil photo reflex me demande directement un service : il n’a que son iPhone et il lui faut une image du début de la rencontre, celle là même qui illustre notre article. Beau joueur, alors que je ne devrais même pas être là, je lui file. A notre droite, un type avec un ordi, et une fille qui prend quelques notes sur un carnet. Si on couple aux 200 spectateurs qui sont présents, à la vingtaine de bénévoles et aux 8 gamines qui ont joué au hand derrière les buts sans se soucier du match, ça fait pas foule. Moi qui avait cru à un moment que le Hand Feminin était un sport national en Norvège, je suis un peu déçu. Pour le wifi, c’est un peu pareil, y en a, mais faut avoir un téléphone portable norvégien. Car à la machin-hallen c’est la mairie qui met à disposition le wifi, et faut s’inscrire avec son portable puis recevoir un code par SMS. Marit est très gentille et me dégotte un bénévole qui veut bien inscrire son numéro pour moi. Je vais pouvoir Live Tweeter.
Le match débute et le HAC se montre assez à son avantage en prenant les devants. Sans exceller, sans prendre un ascendant certain, les normandes naviguent à une moyenne de 1 à 2 buts d’écart. Les norvégiennes laissent des trous dans leur défense, et les arrières normandes exploitent bien cette faille. Les deux arbitres néerlandais sont très tatillons sur les « marchés » et sifflent un peu à la va vite quelques fois. Sauf que. En fin de première mi-temps, les françaises trouvent de moins en moins de failles, Linda Pradel baisse un peu de rythme, et les norvégiennes commencent à faire déjouer l’attaque. Du coup Tertnes recolle puis passe devant à 3 secondes de la mi-temps 14-13.
La deuxième mi-temps n’est pas pour le HAC du tout. D’entrée, les norvégiennes reviennent plus déterminées et plus efficaces. Elles renforcent leur défense, arrêtent de laisser des trous, font déjouer totalement les havraises qui multiplient les pertes de balles. Linda Pradel n’arrive plus à être efficace, la défense laisse des espaces et les attaques ratées et pertes de balles se multiplient. Logiquement, Tertnes accroit donc son avantage. Car même lorsqu’elles sont en supériorité numérique, les françaises n’arrivent pas à marquer et encaissent des buts. Elles ne sont plus vraiment là. Pis, elles se retrouvent à 2 de moins pendant presque une minute. Les arbitres qui avaient été très tatillons jusque là, commencent à se lâcher eux aussi en sifflant des 2 minutes aux havraises alors que pour les même fautes, les norvégiennes ne prennent rien et se voient même parfois gratifier de passages en force. Une gueulante du coach havrais sur ces erreurs à répétition lui vaudra à lui aussi 2 minutes. Au final, ce sont donc 10 buts qu’il faudra remonter au match retour. La défaite est amère puisque les filles du HAC avaient largement les moyens de faire mieux.
Niveau organisation, si c’était laxiste pour rentrer, pour ranger, les norvégiens sont au top. Le match s’est terminé à 19h26, à 19h30 pile, tous les panneaux autour du terrain sont rangés, les mecs ont déjà plié toutes les chaises, les grands panneaux derrière les buts sont descendus, et la quasi totalité des spectateurs sont partis. Pascal me lâche : « C’est dingue. Imagine qu’ils n’ont mis que 50 minutes à tout mettre en place. » Efficace sur le terrain, efficace en coulisse, Bergen était plus fort aujourd’hui.
« Il y a 120 minutes à jouer, on en a joué 60, tu peux te faire éliminer au prochain match, ou passer d’un but, » dira Anthony après la rencontre. Ouais … ce sera chaud quand même. Juste après avoir fait une décla pour Pascal et avant de passer sur France Bleu par téléphone, Aurélien le coach du HAC me lâche : « T’as bien fait de faire un détour pour venir toi ce soir ! » En même temps, j’étais en vacances ici, alors le détour il est fait depuis longtemps. Alors que tout le monde s’en va petit à petit et que je termine de ranger mes affaires, je tape la discute avec un bénévole d’une soixantaine d’année qui se propose de me déposer à la station de tram, apparemment y en a une plus proche que celle du stade. Bon ben je le saurai pour la prochaine fois … s’il y en a une.